- OUZBÉKISTAN - Actualité (1990-1996)
- OUZBÉKISTAN - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique d’OuzbékistanPolitique intérieureLe 31 août 1991, l’indépendance est proclamée dans cette république soviétique d’Asie centrale.Le 14 septembre, le Parti communiste (P.C.) d’Ouzbékistan est rebaptisé Parti démocrate populaire, sans toutefois renoncer à l’orthodoxie socialiste.Le 29 décembre, Islam Karimov, ex-premier secrétaire du P.C. local, est élu président de l’Ouzbékistan avec 86 p. 100 des suffrages exprimés. Les électeurs se prononcent à plus de 95 p. 100 pour l’indépendance.Les élections législatives des 25 décembre 1994 et 15 janvier 1995 sont remportées par le Parti démocrate populaire au pouvoir, qui obtient 231 sièges sur 243. Son seul adversaire était le parti du Progrès de la nation, qui représente l’opposition officielle.Le 26 mars 1995, un référendum qui recueille 99 p. 100 de oui proroge le mandat du président Islam Karimov jusqu’à l’an 2000.Le 31 mars, 7 opposants membres du parti Erk (Liberté) sont condamnés à de lourdes peines pour complot contre l’État.Vie économiqueEn 1992, Islam Karimov maintient un régime de type soviétique et dirige le pays avec une poigne de fer.En 1993, la seule ouverture décidée par le président Karimov est en faveur des investissements étrangers. L’Ouzbékistan dispose d’importants potentiels inexploités dans le domaine du pétrole, du gaz et de l’or. Il est le troisième producteur mondial de coton. Aucun assouplissement n’intervient dans la réglementation économique intérieure. Les prix ne sont pas libérés, mais, en raison de l’inflation importée de Russie par le rouble, le gouvernement est contraint de les doubler, ainsi que les salaires, en juin. Le 16 juillet, suivant l’exemple du Kirghizstan, il commence à introduire sa propre monnaie, le soum. En septembre, le gouvernement signe un accord avec 5 autres États de la Communauté des États indépendants (C.E.I.), qui crée une union monétaire fondée sur le rouble, mais qui est dénoncé en raison des exigences de Moscou. L’Ouzbékistan décide de s’en tenir à sa monnaie, mesure devenue effective le 15 novembre.En 1994, l’Ouzbékistan reste la dernière république de l’ex-U.R.S.S. à ne pas faire l’objet d’un accord de facilité systémique de la part du F.M.I., en raison de ses réticences à rompre avec un système économique hérité de l’Union soviétique. Les subventions aux entreprises d’État et le contrôle de secteurs entiers de l’économie par l’administration restent encore la règle.En 1995, certains progrès sur la voie des réformes justifient l’octroi de crédits internationaux. Des politiques monétaire et budgétaire restrictives sont mises en place. Des privatisations sont annoncées. Par ailleurs, l’Ouzbékistan est l’un des rares pays de la région à envisager l’autosuffisance alimentaire et énergétique dans un avenir relativement proche.En 1996, les effets désastreux de la politique monétaire – dépréciation de la monnaie, inflation croissante – doivent être corrigés par l’instauration de règles sévères pour les opérations relatives aux devises. Le bilan des premières privatisations est très mitigé. Par ailleurs, les échanges commerciaux avec les pays de la C.E.I. ne sont plus majoritaires, et l’augmentation de la production de coton, dont le pays est le deuxième exportateur mondial, permet d’échapper en partie à la pratique du troc avec les pays voisins.Relations internationalesLe 13 décembre 1991, l’Ouzbékistan se rallie à l’idée de la C.E.I. créée le 8 à Minsk (Biélorussie). Le 21, à Alma-Ata (Kazakhstan), 11 des ex-républiques soviétiques entérinent la disparition de l’U.R.S.S. et adhèrent à la C.E.I. Le rouble demeure monnaie commune.Le 30 janvier 1992, le pays est admis à la C.S.C.E. et le 2 mars à l’O.N.U.Le 15 mai, lors du cinquième sommet de la C.E.I., l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Turkménistan, la Russie et l’Arménie signent un «pacte de sécurité collective».Le 4 janvier 1993, les chefs d’État d’Ouzbékistan, du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Tadjikistan, du Turkménistan, réunis à Tachkent, projettent de constituer un «marché commun», tout en réaffirmant leur appartenance à la C.E.I. et leur volonté de développer les liens avec la Russie.Le 20 septembre, l’Ouzbékistan et 8 autres États de la C.E.I. signent un accord-cadre qui ouvre la voie à une union économique et monétaire, prélude à un futur marché commun, dans laquelle la Russie doit disposer d’un rôle prépondérant.En avril 1994, François Mitterrand est le premier chef d’État occidental à se rendre en Ouzbékistan; il insiste sur les droits de l’homme mais promet cependant un crédit de 700 millions de francs pour réaliser 2 projets précis.Le 13 juillet, l’Ouzbékistan adhère au Partenariat pour la paix de l’O.T.A.N.En février 1996, Tachkent reçoit la visite de William Perry, secrétaire d’État américain à la Défense, ainsi que du sous-secrétaire d’État Robin Rafel. Des accords de coopération, dont un accord militaire, sont signés à cette occasion avec les États-Unis. Ces gestes illustrent la volonté de l’Ouzbékistan de s’éloigner de l’orbite de Moscou.
Encyclopédie Universelle. 2012.